• Soudain, une douleur aiguë au milieu du dos me paralyse. Je sens... des dents qui enserrent ma colonne vertébrale. Je suis sous anesthésie!... Comment je peux avoir mal??

    -C'que j'en sais moi! Rien à foutre. Souffre en silence.
    Mon double se place derrière moi et me fais une prise d'étranglement. Je suffoque. Je suis sous anesthésie, ce personnage n'existe que dans mon esprit, ça n'a aucun sens!
    -Trêve de bavardage. Il est temps de mourir, Petit Merdeux.
    -Est-ce que j'ai fait ce qu'il fallait? Est-ce que la machine sauvera Adam?


    Mon double colle son visage contre ma tempe.
    -Qu'est-ce que ça peut faire? Bientôt, tu ne décevras plus personne. Et puis, finir ta misérable existence sur un échec cuisant, dans le fond, c'est plutôt raccord.

    La douleur me submerge, bientôt je sens des dents humaines mâchonner mes doigts, ma peau, comme des rats qui rongent un morceaux de pain sec. Je ne vois rien, mais j'entends et JE SENS la mastication de toutes ces dents qui me mordent et arrachent des petits morceaux de chairs...
    Autour de moi le paysage change à nouveau, tout devient gris cendre.
    À présent j'entends des voix, des bips de machines qui s'affolent. Le personnel du Complexe est en pleine effervescence, tandis que je suis toujours immobilisé sur cette table d'opération. Ça va donc si mal que ça?? Mais bordel débranchez-moi!!!

    Malgré le maelstrom de douleur, mes pensées tournent à plein régime.
    Je ne veux pas mourir. Est-ce que Léah me pardonnera? Au moins à titre posthume? Qu'est-ce que j'aurais du/pu faire différemment? C'est quoi cet alibi dont s'est vanté mon père? Je ne veux pas mourir. Pourquoi mon double pleure? Je sens ses larmes couler sur mon visage. Pourquoi mon père a-t-il accepté que je serve de cobaye à Sigursson? Espérait-il que je crèverais pendant l'expérience? Mais j'étais déjà condamné de toutes façons... Je ne veux pas mourir. Ma mère voulait-elle s'enfuir avec moi, ou me laisser derrière elle? Marvin a-t-il ouvert le colis que je lui ai envoyé? L'a-t-il seulement reçu? Jen, je t'aime, je ne veux pas mourir. Rocco, il se passe quoi là? J'ai tellement mal!!
    JE NE VEUX PAS MOURIR!!!

    -Ta gueule, croasse mon double. Crève. Et si jamais il y a une vie après la mort... Je m'arrangerai pour être ton Enfer personnel. "Pour l'Eternité."

    Je me sens de plus en plus faible. Il n'y a plus rien, que le Désespoir et la Terreur. Vaincu, je baisse la tête. J'aperçois, entre mes genoux, quelque chose qui émerge des cendres. Une tige frêle, qui pousse. Et bientôt au sommet, une petite fleur rouge sang s'épanouit à hauteur de mon nez. Pourquoi? Pourquoi ici et maintenant? Dans un ultime effort, avec le front, je parviens à l'effl-











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  • (arrrrgh, presque un an sans chapitre... je suis tellement désolé...)






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  • Je ressens quelque chose de spécial à l'idée de poster ce chapitre.
    Pendant longtemps j'ai évité de penser à cette séquence (et à la suivante) trop en détail. Je savais que j'y arriverais un jour, mais le contenu restait flou. Il y a quelques mois j'ai commencé à écrire ce chapitre, pour le poser une première fois.
    Et puis, en quelques semaines, j'ai eu un revirement.
    J'en ai déjà eu auparavant. Qui m'ont fait considérer ce que j'avais écrit d'un oeil nouveau.

    Je n'aurais posté que huit chapitres en tout cette année. J'aurais aimé en faire plus.
    (et aussi désolé du retard de ce chapitre que j'avais promis pour Noël)

    J'ai mis douze ans pour arriver jusque là.
    Entre temps, j'ai vieilli, j'ai mûri aussi, peut-être (pas sûr).
    Je me suis questionné en tant qu'individu, en tant que femme. En tant que parent.
    J'ai transcendé des vécus pourris. Des anecdotes sans intérêt.
    J'ai nourri mon anxiété à coup de musiques (anxiogènes, forcément), pour me mettre dans l'état nécessaire à la réalisation de certains passages.
    Je suis content d'avoir fait tout ça, d'avoir rénové de vieux chapitres. D'avoir rénové aussi des idées qui prenaient la poussière à force d'attendre leur MOMENT (insérer ici une citation de Jean-Claude Van Damme).

    Et vous, êtes-vous toujours là?
    Si vous y êtes, hé bien allons-y (Alonzo).
    (ah, et bonne année 2019)





















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