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  •  J'ai reconnu immédiatement son écriture sur l'enveloppe. Malgré tout, j'ai jeté un oeil sur le cachet de la poste pour vérifier l'endroit d'expédition.
    Bon, c'est bien elle. Au verso, une petite note:

    "Ne jette pas cette lettre sans l'avoir lue."

    Allons donc, elle me donne des ordres. Pourquoi je lui ferais ce plaisir, d'abord? Bien qu'une hypothèse folle me traverse l'esprit (elle m'aime encore, elle veut revenir), je sais par avance que le contenu de cette missive n'a rien pour me plaire.
    Ma curiosité lutte âprement avec mon mépris.
    Allez!! De toute façon, j'en ai rien à foutre de ce qu'elle peut dire. Je peux encaisser.

     "Salut...

    Je me doute que notre dernière conversation téléphonique ne t'as pas apporté ce que tu aurais voulu..

    Je sais aussi que tu ne voudrais pas que je t'écrive, mais je me suis suffisamment tue comme ça.
    Il y a des choses que tu n'as jamais voulu entendre, et tout ces mots finissent par m'étouffer.

    J'aurais aimé pouvoir te dire tout ça en face, mais c'est un fait : même après huit mois de séparation, j'ai encore peur de t'affronter.

    J'en ai bavé avec toi.

    Je te le dis sans haine aucune, c'est juste que j'arrive enfin à l'admettre, à me dire que tout n'était pas ma faute, et que tu t'es montré injuste, odieux envers moi. Un an a passé depuis la période critique qui a sonné le glas de notre relation, et ce n'est qu'aujourd'hui que je peux mesurer le chemin parcouru.

    J'étais dépressive, enfin, pas loin de toucher le fond. Je crevais à petit feu, repliée sur moi, et toi, tu ne voyais que la surface, à savoir que je ne m'intéressais plus à toi.
    Mais, moi aussi je me sentais négligée. Tu ne t'intéressais plus à ce que je faisais, à ce que je pouvais dire, ou faire. Tout ce que je pouvais aimer t'insupportait au plus haut point.
    Tu es devenu cynique, cassant, rigide et froid.

    Ça a finit par me convaincre que je n'avais plus de valeur à tes yeux.
    Et je me suis bel et bien coupée de toi.
    Là où c'est devenu grave, c'est quand j'ai commencé à avoir peur de toi.
    Peur de te demander quoique ce soit, de te décevoir, peur que tu mettes le nez dans mes affaires, jusqu'à avoir peur de faire l'amour avec toi.
    Jusqu'à avoir peur que tu me vois heureuse.
    C'est affreux de se sentir comme ça. Et jusqu'à il n'y a pas si longtemps, il m'arrivait encore de tressaillir en entendant qu'on ouvrait la porte de mon appartement.

    A mon tour, j'ai finit par ne plus supporter tes petites manies.
    Ta musique trop violente, le son trop fort.
    Les films que tu regardais. Ta fumée de cigarette.
    Ta paresse, qui te conduisait à essuyer une poële sale avec un torchon, pour ne pas avoir à faire la vaisselle... 

    Et toutes ses horribles engueulades, mon dieu... Tu as reconnu toi même avoir pris un malin plaisir à toujours trouver les mots les plus cruels pour me blesser à coup sûr. Si je t'ai frappé de mes poings, de façon désordonnée, ce n'était pas pour te faire mal, mais juste pour que tu cesses de me bombarder de ces mots tranchants et acides.
    Je me sentais comme un animal aux abois, poussé dans ses derniers retranchements, toutes griffes dehors, qui frappe au hasard,  faute de pouvoir vraiment se défendre...
    Comme ça ne suffisait plus pour te faire taire, et que je ne savais plus comment expier mes fautes, j'ai même commencé à me faire mal toute seule...
    Nous sommes tombés si bas.... J'ai voulu mourir...

    Pourtant, je t'aimais! vraiment, très fort.

    J'ai pensé plusieurs fois à te tromper, avec n'importe qui, pour te punir de ta méchanceté. J'ai eu plusieurs opportunités de le faire, mais je n'ai rien fait.

    Je t'ai finalement quitté parce que tout l'amour que j'avais pour toi a été détruit, petit à petit. Jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que des cendres.
    Et moi aussi j'étais en train de me détruire.

    Je garde encore dans mon comportement des séquelles de tout cela, qui mettront du temps à guérir.

    Et j'ai encore peur de toi.
    Cette peur a fait que je t'ai laissé dans l'ignorance de ma situation.
    Oui, je vis avec quelqu'un d'autre depuis plusieurs mois déjà.
    Tu as décrété que tu ne voulais rien savoir de celui pour lequel je t'ai quitté, alors je ne t'ai rien dit.
    Mais à la fin, si je n'avais plus rien à te raconter lorsque tu me téléphonais,
    c'est que l'essentiel de ma vie aujourd'hui LE concerne de près.

    Il m'aime très sincèrement, et à ce titre il a supporté bien des choses, des crises de colère, qui n'étaient rien que la résurgence de la souffrance que j'avais conservé en moi.
    Il ne m'a pas seulement soigné, il prend soin de moi au quotidien, comme jamais je n'aurais osé en rêver. Pas besoin de faire des choses exceptionnelles, ses petites attentions journalières suffisent à me délester l'esprit de petits tracas comme de grands.
    Bien des hommes auraient à apprendre de son exemple. Toi y compris.

    Je suis heureuse, à présent. J'ai fait le ménage dans ma tête. Ne restait qu'une dernière étape à franchir : couper les ponts avec toi. Je m'y suis refusée longtemps, mais ces deux derniers mois, j'ai pris conscience que je ne pourrais jamais complètement me donner à ce nouvel amour, que si tu disparaissais totalement de ma vie.

    C'est si difficile à annoncer.
    Mais du reste, tu l'as bien compris, lord de ton dernier appel....

    Un jour, peut être, j'aurais la force de te revoir, si tu as changé, on reparlera du temps d'avant, en riant... Un jour, mais pas tout de suite. Je crains ton cynisme, ton orgueil.
    Et ta violence physique, ou verbale.

    Ça prend du temps de devenir soi-même, et je te souhaite bonne chance dans cette quête.

    Adieu. C'est un si joli mot, si doux à prononcer.
    Apprécies-en la sonorité, si tu n'aimes pas la signification..."

    Lise

    La garce. Elle appuye là où ça fait mal.
    Qu'est ce qu'elle avait besoin de se lancer dans une comparaison entre "Lui" et moi?

    Bah, je m'en fous de ce qu'elle peut écrire. Elle ne m'est plus rien.

    Rien du tout.
    (à Kernaël)


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  • "En Avril, ne te découvre pas d'un fil..."

    Une métamorphe qui sort de sa forme animale... C'est un truc qui n'a apparamment chagriné que moi, les métamorphes. Tout a commencé avec "Manimal", une série des années 80 où un mec se change en divers animaux pour accomplir ses enquêtes; puis de nouveau dans les mmorpg, où les métamorphes qui reviennent à leur forme humaine, sont toujours impeccablement habillé, avec tout leur équipements sur le dos.... ça ne vous choque pas vous? quand il est changé en animal, il en fait quoi de ses vêtements? il les gardent sur lui? vous avez déjà vu passer un loup habillé? avec un sac à dos ? c'est pas logique! Pour moi un métamorphe est obligé de planquer ses affaires quelques part, de se dévêtir avant que de se changer en bête, quel qu'elle soit!! Sinon il fait craquer les coutures, ou ça le gêne, enfin quoi?!

    Amis rôlistes, si vous avez une réponse à cette question
    qui me tourmente depuis si longtemps, je vous écoute...

    (au fait, c'est de l'aquarelle d'après photo cette fois.)


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